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La vallée de la Vésubie et de la Tinée

La Champagne Campaign n’avait pas été facile pour les Gingerbread Men et les Goya Birds. Depuis le saut dans le Var, le 509th Parachute Infantry Battalion avait perdu 171 hommes, dont 24 avaient été tués (sans compté les 17 hommes portés disparus du stick n°21 du Captain Ralph Miller Jr. de la B Company). Le Major Apperson, commandant en second du 509th avait été tué à La Napoule le 21 août en roulant sur une mine dans une jeep avec le 1st Lt. Hubert Fiander ayant lui aussi été tué. Le Captain Edmund Tomasik avait alors été promu commandant en second du 509th. Le Captain Roy E. Baze, chirurgien du bataillon, avait aussi été tué en roulant en jeep sur une mine.

Le 551st Parachute Infantry Battalion lui, avait perdu 180 hommes, dont 30 avaient été tués, la plupart sur Hill 105.

Le 3 Septembre Frederick peu déployer suffisamment de forces pour occuper le secteur centre des Alpes Maritimes non occupé et sélectionne le 509th Combat Team pour cette tâche. Les paras se replient sur Nice, afin de recevoir d’autres affectations dans les Alpes Maritimes.

Le 509th CT quitte Nice le 4 Septembre et remonte vers le nord le long du Var et de La Tinée en direction de Saint-Sauveur afin de se rassembler à Pont de Clans. Il doit occuper la vallée de la Vesubie sur une ligne allant de Plan du Var à Saint-Étienne-de-Tinée en passant par Saint-Martin-Vésubie. Le Poste de commandement est installé à la Bolline-Valdeblore.

Avant de se diriger dans les montagnes, le 551st PIB se retrouve à Villars où le bataillon reste quelques jours pour se reposer. Il occupe ensuite une ligne défensive d’environ 64 kilomètres face à la frontière Italienne. Le 509th occupe le flanc droit, tandis que le 550th garde le flanc gauche.

Au dessus d’eux apparaît indistinctement les Alpes Maritimes, la montée brusque des montagnes qui sépare le nord de l’Italie des parasols du sud de la France. Ceci sépare également les forces allemandes en retraite à l’est des alliés avec un mur de neige épais protégeant le ventre de la Bavière.

Pendant trois mois, ils allaient joués au jeu angoissant du chat et de la souris avec un bataillon autrichien à ski que les allemands avaient laissés la comme gardien du mur de neige. La mission avait changé et était maintenant périlleuse, presque stérile et méprisante.

Les forces allemandes, et plus particulièrement la 7e Division Autrichienne d’Assaut de Haute Montagne, se retranchent plus haut dans les montagnes. De leurs positions, parfaitement fortifiées, ils dominent les différents éléments du 551st éparpillés dans les vallées. Grâce à son artillerie, l’ennemi a tous les avantages. Ces troupes de montagne Autrichienne de première classe, sont surtout composées de jeunes ayant vécu en montagne toute leur vie.

A/509 à Saint-Martin-Vésubie

La A Company du 509th Parachute Infantry Battalion occupe Saint-Martin-Vésubie le 9 septembre, à environ neuf miles au Nord-Ouest de Lantosque. Le lendemain, deux compagnies allemandes du Battalion Mittenwald attaquent le village.

La A Company n’est pas toute seule. Le mortar platoon soutenant la C Company est appelé sur une nouvelle position pour aider à Saint-Martin-Vésubie. Dix minutes après que les mortiers aient été mis en place, le mouvement se met en place et le lourd barrage commence. Les allemands sont agressés sans relâche et se font pilonné sur toute cible préalablement désignées. Le 2nd squad de mortiers de 81mm soutient le 1st platoon directement au nord de Saint-Martin-Vésubie. Ici aussi, l’activité ennemie est très forte. Les tirs commencent dès que les mortiers sont mis en place. Les parachutistes sont attaqués par 2 Compagnies allemandes du Battalion Mittenwald.

À 4 heures 30 du matin, le 11 septembre, les sections de mortier attaquent des cibles 50 mètres devant les deux platoons se trouvant sur des avant-postes. Le barrage de mortier dure 20 minutes. Tandis que le jour approche, l’activité ennemi ne cesse pas et celle-ci continue toute l’après midi devant les positions de la A Company. Jusqu’au lendemain, les combats suivront et les allemands seront délogés notamment par les tirs de mortiers. Un habitant vivant dans la zone dit que les forces ennemies on souffert de beaucoup de perte. 10 sont présumé morts et 8 autres sont gravement blessés.

Le 14 Septembre, la B Company du 551sst prend la place du 509th à Saint-Martin-Vésubie.

Les forces du 551st PIB sont maintenant disposés comme suit : en partant du nord, la C Company est concentrée autour de Saint Étienne-de-Tinée, la Company occupe Isola, la HQ Company se trouve à Saint-Sauveur-sur-Tinée, et le QG du Bataillon renforcé par la B Company est retranché à Saint-Martin-Vésubie.

Septembre 1944 : Etat-Major du 551st PIB, photo prise derrière de l'école de Saint-Martin-Vésubie.

Septembre 1944 : Etat-Major du 551st PIB, photo prise derrière de l’école de Saint-Martin-Vésubie.

Vers la mi-septembre, le poste de commandement du 509th Combat Team est installé à Lantosque et ses avant-postes à la Bollène-Vésubie et Belvédère. Alors que la Able Company est maintenue à Lantosque, la Baker Company occupe la Bollène-Vésubie et la Charlie Company se trouve à Roquebilière. Des patrouilles journalières sont organisées sur le secteur afin de repérer les points d’appui ennemis.

Durant cette période le 509th Combat Team stabilise son front, prépare des positions défensives et repère les avant-postes allemands.

Trois parachutistes de A/551st dont Joe Cicchinelli à droite, à Isola.

Trois parachutistes de A/551st dont Joe Cicchinelli à droite, à Isola.

Les groupes de FFI et les partisans italiens sont organisés. Ils secondent les parachutistes essentiellement lors d’actions de renseignement ou de surveillance du front. De nombreuses patrouilles sont organisées afin d’intercepter les déplacements allemands. Ceux ci se contentent principalement de tirs d’artillerie le long de la route de Lantosque-Saint-Martin-Vésubie et contre les zones d’Isola et de la vallée de la Tinée, à 5 kms au sud-est de Saint Étienne de Tinée. Les patrouilles atteignent la frontière italienne dans le secteur du 509th mais n’établisse pas de positions permanentes le long de la frontière.

Pendant les premiers jours d’Octobre, les activités sont réduites à des duels d’artillerie et des patrouilles. Ils sont concentrés sur le flanc droit où l’ennemi est de la force d’un bataillon. La A Company se trouve à Lantosque pour des longue patrouille et aussi pour servir de force de contre-attaque. Cette compagnie patrouille chaque jour le long de l’ensemble des positions avancées du Combat Team. Le flanc gauche du CT se trouve à Saint-Étienne et Isola. Sur le flanc droit, les positions sur et autour de La Bollene reçoivent des bombardements constamment avec à chaque fois environ une centaine de tirs. La batterie de Tank Destroyer à Roquebillière force les pièces légères ennemies à se replié à leurs zone de tir effective. Le platoon de TD rattaché au 551st tire sur des positions de batterie près de Saint-Dalmas et tire aussi sur des positions ennemies près du 551st sur le flanc gauche.

Patrouille à ski

Patrouille à ski partant du village d'Auron.

Patrouille à ski partant du village d’Auron.

En 1944, l’hiver se déclare très tôt dans les Alpes Maritimes et le 5 Octobre la neige tombe déjà entre Saint-Martin-Vésubie et Saint-Etienne-de-Tinée. Les hommes du 551st arrivé dans les Alpes Maritimes ont encore leurs tenues et équipements camouflés de l’été. Ils n’avaient pas été ré équipé.

Plusieurs patrouilles de 15 à 40 hommes sont souvent organisées mais à partir de début Octobre la neige ne rend pas les choses faciles. Autre chose encore, avant de se replié, l’ennemi a soigneusement miné les routes.

Le Lt. Col. Wood Joerg demande alors des volontaires ayant l’expérience du ski pour former des patrouilles à longue porté dans les montagnes enneigées, une dizaine de patrouilles sont alors formés.

Ces patrouilles relèvent parfois de l’exploit étant donné que bon nombre d’hommes du bataillon n’ont jamais vu la neige !

Ironiquement, le 551st PIB, une unité entrainée au combat dans la jungle et dans un environnement tropical, se distingue en temps que troupe de montagne évoluant sous des conditions climatiques extrêmes ! Ces hommes envoyés à Auron par petit groupes, reçoivent des cours de ski, le but étant de patrouiller sur la frontière Franco-Italienne à la recherche des Autrichiens du 4e Höhesgebirgesjäger.
 
Pour mener à bien leur mission, les parachutistes sont équipés de parka réversibles et de skis. Une patrouille à ski est composée de 15 hommes pouvant parcourir 25, voir 30 kilomètres sur les hauteurs et dans les montagnes dans le but de cherché le contact avec l’ennemi ou de suivre ses mouvements et ses activités.

Beaucoup d’hommes du 551st allant en patrouille en montagne craignent de tomber dans un ravin. Certains tombent dans des précipices et disparaissent.

À Isola durant l’automne 1944, les conditions climatiques sont très durs et le village fait sans arrêt l’objet de tirs d’artilleries harassants. Les allemands bombardent le village avec des canons de 150mm. De nombreux Isoliens habitent encore le village et subissent les horreurs de la guerre en même temps que les Goya Birds de Joerg. Ces tirs sont concentrés sur un pont au sud du village. L’artillerie est aussi dirigé sur tous les véhicules circulant sur la route allant vers Isola.

Gingerbread Men au poste d’observation Crown

Prise de relais aux avant-postes de la Baker Company à Lantosque. Les Gingerbread Men sont guidés jusqu’au "Nid de pie" situé sur les hauteurs de la Cime de Claudine à l’est de Lantosque, par un muletier local de 79 ans.

Prise de relais aux avant-postes de la Baker Company à Lantosque. Les Gingerbread Men sont guidés jusqu’au « Nid de pie » situé sur les hauteurs de la Cime de Claudine à l’est de Lantosque, par un muletier local de 79 ans.

Une partie de la HQ & HQ Co. du 550th AIB arrive le 21 Octobre à Lantosque et le reste du bataillon arrive le 23. Chaque jour, des patrouilles prennent contacte avec le 551st PIB à Saint-Martin-Vésubie. Les patrouilles de reconnaissances composées de 6 à 20 hommes venant des positions des Able et Charlie Company essayent de prendre contact avec des groupes ennemis à l’est mais pour une grande partie les contacts sont limités à cause de la distance d’où ils les observent. Le 509th n’avait pas eu beaucoup plus de chance dans ces mêmes positions ; c’était tellement calme que quelques jours avant que les Gliders du 550th prennent position ici, ils furent mis au courant que les Krauts avaient capturés «4 ou 5» observateurs du 509th entrain de dormir.

Les activités du 509th Parachute Infantry Battalion allèrent ensuite se concentrées autour du col de Turini et du massif de l’Authion.