OPERATION TORCH
Dans l'après-midi du 7 novembre 1942, 556 parachutistes du tout nouveau 2/509th Parachute Infantry Regiment (l'unité ayant été appelé 2/503rd PIR avant le 2 novembre 1942) attendent sur les tarmacs de Predannack et de St. Eval. Trente-neuf C-47 du 60th Troop Carrier Group ont pu être réunis pour l'opération.
L'Afrique du Nord française est toujours contrôlé par le gouvernement de Vichy et à ce moment-là de l'opération, on ne sait pas si les français allaient se battre ou se rendre. Pour cela, deux plans aéroportés sont divisés : les Peace et War Plan. Si les français décident de résister aux alliés, le War Plan se situera sur les aérodromes de la Sénia et de Tafraoui situé pour le premier à 8 kilomètres et le second à 24 km au sud d'Oran, et seront saisit dans lors d'un saut de nuit. En revance, si les français coopèrent lors du débarquement, le Peace Plan sera conduit et le 509th atterrira en avion sur l'aérodrome de La Senia avec l'aide des français.
Dans la soirée du 7 novembre, 20 avions décollent de St. Eval et 19 de Predannack à quelques kilomètres de là et débute sa traversée des 1500 miles pour saisir les aérodromes situé à proximité d'Oran, en Algérie où il effectuera le premier assaut aéroporté de l'US Airborne, réalisant le plus long vol de combat de l'histoire.
Juste avant le départ, on informe aux parachutistes que le Peace Plan est choisi et qu'un atterrissage tranquille sur l'aérodrome de La Sénia sera effectué mais ceci ne se passera pas comme prévu. Le bataillon est persuadé que les français de Vichy ne tireront pas sur les américains. Sauf que le contre-ordre (War Plan) ne parvint jamais aux C 47 en vol.
Au-dessus de l’Espagne, un vent violent malmène les avions les séparant un à un de la formation initiale et ne recoivent aucun signaux d'un navire britannique qui devait les guidés jusqu’en Afrique du nord. Aux aurores du 8 novembre, les 39 C-47 sont éparpillés du Maroc espagnol jusqu'à la pointe est d'Oran et, au lieux de recevoir un accueil chaleureux, les français résistent au débarquement. Alors que les avions de tête amorcent leur descente sur l'aérodrome de La Senia, ils se retrouvent mitraillés par la DCA et les Dewoitines. Les pilotes arrivent à éviter l'aérodrome et de remettre les gazs et vingt-quatre C-47 se trouvant là atterrissent à court de carburant dans l'arrière pays d'Oran, sur un lac salé nommé Sebkra d'Oran.
Pendant ce temps, six avions, incluant celui du commandant, le Lt. Col. Edson D. Raff, se dirigent en direction de la drop zone sur l'aérodrome de Tafraoui. En approchant de l'aérodrome, Raff remarque une colonne de chars et ordonne à ses hommes de sauter et d'attaquer la colonne. Juste avant d'atterrir, les troopers réalisent vite que les véhicules viennent des plages et qu'ils sont américains.
Les hommes de Raff arrivent à rejoindre les autres avions ayant atterrit sur le lac salé de Sebkra et il est décidé de charger autant d'homme possible dans trois avions ayant assez de carburant pour rejoindre l’aérodrome de Tafraoui. La compagnie E du Captain John Berry ainsi que quelques membres de la HQ Company s'entassent dans les 3 avions. Dès le décollage, ils sont attaquer par des chasseurs Dewoitine et sont forcés d'atterrir d'urgence; quatre paras sont tués par les chasseurs et quinze sont blessés. Blessé aux côtes lors du saut, Raff ordonne à ce qui lui reste de son bataillon, de rejoindre à marche forcée Tafraoui.
La marche jusqu'à Tafraoui
Durant sa marche, Raff a pu obtenir une jeep de la colonne blindée qu'il avait pris pour ennemie. Par ailleurs, les blindés du Lt. Col. John Waters (701st Tank Destroyer Battalion), se sont emparés de Tafraoui et ont fait 300 prisonniers. Toute la journée du 8 et une partie du 9, Raff progresse péniblement vers l'aérodrome. Son commandant en second, Doyle Yardley réquisitionne un bus. Les hommes du 2/509th sont escortés par des groupes d'arabes qui cherchent à échanger (ou voler) n'importe quel objet US.
Pendant ce temps, Yarborough a pu réunir 61 hommes à peu près valides bien qu'épuisés, survivants du mitraillage français. Il entreprend à son tour la longue marche pour rejoindre Raff, à travers ce lac salé boueux appelé Sebkra d'Oran. Finalement, les paras arrivent à rejoindre les deux aérodromes et sont accueillit par les troupes au sol qui les a sécurisé plus tôt.
Les avions manquants
Neuf autres avions sont encore manquant et se trouvent... à Casablanca. Un avion atterrit à sec de carburant à Gibraltar, et quatre au Maroc Espagnol. Les espagnols retiennent les équipages et les troopers pendant 3 mois jusqu'à ce qu'ils les relâches, mais en gardant avec eux les C-47. Cependant, l'un de ces quatre avions avait réussi à redécoller et à atteindre la Sebkra dans la journée. Deux avions atterrissent à Fez, au Maroc, et furent retenus brièvement prisonniers par les français.
Deux autres ayant voyagé ensemble ont essayer d’atterrir à La Senia tôt le matin. Ils sont chassés par la DCA et à cause des réservoirs à sec, sont obligé d’atterrir sur la plaine de l’autre côté d’Oran. Les équipages et les troopers à bord des deux avions sont capturés par les français. Les deux derniers avions ont atterrit à Fez au Maroc français et ont été capturés par des légionnaires.
Au total, quatre paras et deux pilotes de C-47 ont été tués. Les paras sont : Lt. Dave C. Kunkle, Cpl. Wilbert E. Sprenkle et les Pvts. Ira L. Brookins John T. Mackall.
Youks-les-Bains
Suite aux succès de l'opération Torch avec notamment la prise d'Alger, d'Oran et de Casablanca, les alliés décident de poursuivre leur avancer en Tunisie.
Le Lt. Col. Edson Raff se voit confier la mission de saisir l'aérodrome de Tebessa le 15 novembre près de la frontière Tunisienne soit à 640 kilomètres des troupes alliés les plus avancées. Aucun renseignement n'est disponible quand à la défense de l'aérodrome ni même sa localisation. Par le pure des hasards Raff apprend grâce à deux pilotes français qu'un autre aérodrome, trois fois plus grand, se trouve non loin, dans la localité de Youks-les-Bains. La zone de saut est plus vaste et il est convenu de le prendre en priorité pour s'emparer ensuite de celui de Tebessa.
Une section de rigger est mise en place pour réparer au plus vite les équipements des parachutistes. Le 12 novembre, 150 parachutistes en plus du Lt. Col. Raff sont envoyés de Tafraoui à l'aérodrome de Maison Blanche près d'Alger. Deux jours plus tard ce sont 170 autres hommes menés par Doyle Yardley qui y sont envoyés. Finalement un peu moins de 350 parachutistes arrivent à être équipé.
Au total, ce sont 304 parachutistes qui embarquent à bord de 22 C-47 à Maison Blanche le 15 novembre à 6h30. Six chasseurs les encadrent pour éviter toute attaque ennemie. En dépit de ses blessures dues au précédant saut, Raff est à la tête de ses hommes. Il est accompagné du reporter de guerre Jack Thompson qui saute pour la première fois. L'aérodrome de Youks-les-bains est localisé sans grande difficulté. L'un des deux pilotes français avait grossièrement croqué son emplacement sur la seule carte dont disposait Raff. La présence de troupe sur l'aérodrome est remarqué. Raff donne l'ordre de sauter à 900 mètres d'altitude à 9 heures 30. L'aérodrome se trouve être magnifiquement bien défendu avec tout un réseau de tranchées, mitrailleuses en batteries, le tout supporté par des canons de 75mm. Mais les Français s'abstiennent d'ouvrir le feu et se précipitent pour aider les paras à se dégager de leur harnais, et à aider les blessés ayant atterri sur des contreforts rocheux. 15 hommes au total y comprit le Capt. John Berry commandant de E/509 souffrent de fracture. Au sol, les américains se rendent compte que si les français n'avaient pas été dans leur camp, ils auraient probablement tous était anéantie.
Rapidement Français et Américains se lient d'amitié. Les soldats français chargés de tenir l'aérodrome de Youks font parti du 3e Zouave commandé par le Colonel Albert Berges. Raff reçoit en gage de cette amitié la fourragère rouge que le 3e Zouaves avait gagné au cours du 1er conflit mondial ainsi que leur insigne. Raff en échange, découd son drapeau d'invasion et l'offre au Colonel Bergers. Raff continuera de porter la fourragère tout au long de la campagne tunisienne.
Le Capitaine Morrow organisa les défenses de l'aérodrome avec l'aide des français pendant que Capitaine Alden soignait les blessés avec l'aide d'infirmiers français. La E Company mené par Yardley pousse jusqu'à Tebessa pour occuper l'aérodrome qui est capturé sans opposition.