Le 31 août, la FABTF envoie ses troupes vers l’est et le nord-est afin de sécuriser les terrains conquis sur la rive est du Var.
Le 551st PIB emprunte la Grande Corniche. La RN 7 située sur les hauteurs, et pris position à califourchon et au nord de la route menant à Saint André et La Turbie. Le point d’appui était défendu par l’artillerie ennemie installée dans le vieux fort du Mont Agel se situant à 3 kilomètres au nord de Beausoleil.
La patrouille du 551st PIB à La Turbie
Le 2 Septembre, le 551st PIB arrive à La Turbie. Sur le Mont Agel, l’immense fort de la Tête de Chien se trouve au sommet.
Par son profil, la montagne de la tête de Chien avait été comparée à la «Belle époque» à «un dogue mafflu accroupi sur la rade enchanteresse de Monaco.» Aux dernières décennies du XIXème siècle l’Armée y avait construit l’important ouvrage du Fort de la Tête de Chien qui est situé entre la Moyenne et la Grande Corniche, sur une colline dominant Monaco à l’ouest, et la Méditerranée. Cette position fortifiée dominante est l’objet d’un bombardement intense de la Navy.
Avant d’arriver dans le secteur de la Turbie, le Pfc. Joe Cicchnielli est en éclaireur en patrouille sur une route avec six autres hommes dont le Sgt. Bob Anderson, Bud Hook, Virgil Dorr et Lou Waters. Joe demande au Lt. Luening de lui passer une paire de jumelles afin de mieux voir la forteresse. En observant le fort, il voit un allemand qui l’observe lui aussi à la jumelle en s’en va tout de suite après. Joe crie alors aux autres de se barrer de la route. Les hommes subissent alors un pilonnage d’artillerie sur le flanc d’une colline où ils se trouvent. Le groupe se dirige ensuite vers le village et atteint une maison où Joe frappe à la porte avec la crosse de son fusil. Un français lui ouvre, c’est Charle Callori, très étonné de le voir. Joe lui dit qu’il est américain et que son père et sa mère sont italiens et que son groupe est là pour obtenir des informations sur les nazis. Ils sont invités dans la maison où s’y trouve aussi son père, sa mère et ses deux enfants. Tous les hommes rentrent puis sortent de la maison où ils écoutent attentivement Charles Calori. Calori leur dit qu’il y a des positions dans lesquelles se trouvent les nazis et que sur la colline dominant la Turbie en face où se trouve sa maison se trouve un nid de mitrailleuse avec des soldats allemands observant la route arrivant de Nice. Les hommes, en colère car ils avaient subit un bombardement, demande à Luening d’attaquer la position. Celui-ci refuse car ils ont maintenant assez d’information pour retourner à Nice et les transmettre à leur commandant. Finalement Luening dit : «C’est bon, on y va.» Charles Calori leur ayant offert du vin les accompagnes.
Les Goyas se mettent à avancer à couvert avec Calori jusqu’à une cabane droit sur la mitrailleuse, en lançant des grenades. Se précipitant pour entrer, le Sgt. Bob Anderson se met à être tiré vivement vers l’arrière par sa ceinture par Cicchinelli pour éviter qu’il ne soit touché par l’explosion des grenades. Après que la poussière soit retombée, les américains entrent pour trouver l’allemand mort, déchiré comme un tas de vieux chiffons. Dans un sens, les Goyas avaient eu beaucoup de chance, une longue et profonde tranchée à l’arrière de la cabane venait d’être libérée par deux douzaines d’allemands qui s’étaient retiré en ville pour diner.
Cependant, derrière cette cabane, Cicchinelli trouve sa hantise. Waters s’écrase à travers une fenêtre en tombant sur un homme découpé en tranches par ses balles. 3 autres allemands sont découverts morts.
En revenant, ils sont bombardés pendant plusieurs heures, et se mettent à l’abris dans la maison de Charles. Hook et Waters restent avec Calori car Hook ne peut pas marcher. Les autres repartent vers Nice pendant la nuit aux environs de 22 ou 23h. Le lendemain, les deux autres hommes arrivent à revenir à Nice sans encombre.
Hook s’est prit le pied dans une vigne et c’est foulé la cheville et le genou. Luening lui est blessé ayant reçu une balle au genou. La nuit du 2 au 3 septembre est apocalyptique. Un orage terrifiant éclate, les canons de marine tirent sur le Mont Agel et La Turbie. Les bombardements ont occasionnés de nombreux dégâts. Les Francs Tireurs Partisans, le 551st PIB et les tirs du croiseur Edgard Quinet font céder l’ennemi.
Le 3 septembre, une patrouille du 551st découvre que les allemands ont évacués La Turbie et le village est investi par les 509th et 551st PIB. Le lendemain, les deux bataillons sont relevés par la FSSF, suite au changement de zones de responsabilité décidé par le commandement de la FABTF. Aucune des deux unités n’a eu de morts pendant leurs opérations à l’est de Nice.
La prise du Mont Agel
En considération de l’excellente position défensive du Mont Agel, la FSSF décide de ne pas attaquer cette position de façon frontale mais de la contourner afin de l’encercler et de poursuivre l’avance le long de la côte soutenue par les tirs de la marine alliée. Le 4 Septembre, les batteries allemandes tirent toujours depuis le Mont Agel, notamment sur un bâtiment français, le Malin qui croise au large de Monaco soutenant les troupes à terre. Des compagnies de FFI et une compagnie Italienne attaquent le fort sans succès. Les troupes allemandes s’échappent du fort dans la nuit du 5 au 6 Septembre. Les Polonais qui représentent 60 % des servants restent et refuse de détruire les pièces d’artillerie et n’exécutent pas les ordres de retraite. Le 7 Septembre, la 4th Company du 2nd Regiment du Lieutenant Bill Story a ordre de monter au Mont Agel part un chemin visible sur la carte, sans être la route principale. Il arrive avec ses hommes jusqu’en haut à la tombée de la nuit. Le portail est entrouvert et la cour du fort est vide. Story demande ensuite à ses hommes de sortir leur baïonnette et de défaire leur bretelle afin d’en faire une corde. Les hommes montent ensuite un à un sur cette «échelle» improvisé jusqu’à ce que le casque d’un homme tombe et dévale la pente avec fracas. Il semble n’y avoir aucune présence dans le fort. Les hommes vont ensuite dans la deuxième partie du fort en empruntant un pont en bois. Ils restent sur la position pendant 24 heures et n’y découvrent qu’un cheval scellé et deux polonais s’étant cachés. Bill Story et ses hommes capturent ainsi le fort du Mont Agel, sans combat. Le 7 Septembre, la patrouille de Bill Story rentre à son PC et continue son chemin en direction de Menton. Le 10 Septembre, les FFI hissent le drapeau français sur le fort.
Le 31 Août le 509th Combat Team continue sa poussée vers l’est, en direction de la frontière Italienne. La route qui mène à la frontière franco-italienne s’étage sur trois paliers traversant un terrain montagneux situé le long de la côte ; les Corniches de la Riviera. Les paras repoussent les allemands jusqu’à ce que ces derniers se concentrent sur la Corniche Inferieure, à Cap d’Ail. Dès que leurs défenses sont affaiblies, les Allemands se replient sur Monaco, violant la neutralité de la Principauté.
Le libérateur de Saint-Tropez à Monaco
Tandis que le 551st et une partie du 509th sont actifs à la Turbie et sur la Grande Corniche, la C Company du 509th de Smiley Wall occupe Beaulieu et de là patrouille le long de la côte et sur la Basse Corniche. La First Airborne Task Force est aux portes de la principauté de Monaco, le General Frederick demande des instructions par l’intermédiaire de ses supérieurs à Washington sur la conduite à tenir. Il lui est répondu que la principauté de Monaco n’a pas déclaré la guerre aux Etats-Unis et ceci rend la a situation dans ce secteur compliquée par le fait que Monaco est un pays neutre et que les troupes alliées n’ont pas le droit d’y pénétrer.
Le Captain Jess Walls et sa Charlie Company reçoivent le même jour des tirs de mortiers qui sont ajustés par des observateurs postés sur la frontière. Plusieurs blessés sont à déplorer dans le 2nd Platoon et Walls se voit forcé d’ignorer les ordres reçus et d’envoyer une de ses patrouilles dans la principauté afin de déloger les Allemands. Une fois que sa compagnie est pleinement engagée, Walls compte toujours arrêter la progression à l’ouest de frontière Monégasque. Mais il n’y a pas de marqueur à la frontière et il n’y a aucun moyen de savoir où les parachutistes se trouvent. Au bout d’un moment, après que les défenses allemandes dans Cap D’ail se soient brisées, il est évident que la compagnie de Walls ai repousser les allemands jusque dans Monaco, mais il est impossible de rompre le contact et les parachutistes sont forcées d’entrer dans la ville. L’attaque va bon train avec l’assistance de la compagnie Cyrano et du croiseur britannique au large. Walls outrepasse les ordres qui lui avaient été donnés de ne pas entrer dans la principauté et poursuit l’attaque pour chasser les allemands de Monaco. Peu de blessé sont à déplorés grâce aux renseignement de la compagnie de FTP et aux tirs du croiseur britannique.
Le même officier agressif qui avait libéré Saint-Tropez juste deux semaines avant libère Monaco des troupes allemandes. Il n’y a plus un soldat allemand, les rues de Beausoleil et Monaco voient les FFI, qui ont occupé des positions stratégiques dans la nuit, se montrer à visage découvert, les Américains sont là.
Pendant les combats, Walls reçoit un message du Battalion HQ lui ordonnant de se retirer immédiatement de la Principauté. Walls va donc à Monte-Carlo et demande une audience avec le Prince Louis II. La réunion accordé, Walls demande une lettre expliquant que Monaco avait besoin de l’aide des parachutistes américains pour expulser les allemands de leur ville.
À Monaco, l’US Navy demande de récupérer et d’examiner plusieurs torpilles allemandes branlantes autour du rivage. Depuis le chemin allant à la plage, celui-ci avait apparemment été miné par l’ennemi battant en retraite et, la marine demande l’aide des sapeurs de la 596th Parachute Combat Engineer Company. C’est le 1st Lt. Glenn Gainer, parlant des détails avec le Pvt. Art Kemp au volant de la jeep et Ernie Kosan à l’arrière avec la radio qui demande la «permission d’aller à Monaco.» Ils font tous trois partie du 1st Platoon de la 596th Parachute Combat Engineer Company rattaché au 509th PIB depuis le saut dans le Var.
Menton : Dernière étape avant la frontière
Le 6 septembre, les Allemands quittent Menton. Le 7 Septembre, le 2nd Regiment progresse le long de la route côtière puis entre dans Menton où il reprend les positions du 509th PIB du Colonel Yarborough, se rapprochant de la frontière italienne. C’est le 1st Lieutenant Paul G. Laporte, canadien de langue française, né à St-Michel-des-Saints, Québec, du 6-2, qui est le premier officier de la FSSF à entrer. Le jour même, le Lt. Laporte allant en inspection aux alentours de la ville pose le pied sur une mine qui explose. Il décède le 9 septembre. Les deux Mentonnais qui l’accompagnaient sont grièvement blessés.
Le 7 Septembre, après la prise du Mont Agel, le Lt. Bill Story continue vers Menton qui avait déjà été occupé par d’autres unités du 2nd Regiment de la FSSF dans la nuit du 6 au 7. Lui et ses hommes suivent la route à pied et remarque que les ponts n’existent plus mais des camions roulent quand même car les troupes du génie ont installés des Bailey bridges. Story arrête un camion et fait monter ses hommes à bord. Le camion trace la route jusqu’à un virage où les hommes se retrouvent exposés dans la baie. Story dit au chauffeur du camion de faire immédiatement demi tour et c’est à ce moment là qu’ils ce font tirés dessus par un camion de 88mm situé pile sur la frontière au poste de douane.
Après avoir atteint Menton et la frontière italienne, la FABTF reçoit l’ordre d’arrêter sa progression. Le front devait alors se stabilisé là où le Lt. Bill Story avait fait demi tour, et ceci pendant les prochains mois où la FABTF devait stagner sur les positions frontalière en patrouillant jusqu’au mois de novembre 1944.