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Serial 5 | Saint-Tropez

Alors que les parachutistes du Serial 5 approchent de la côte, les avions font brusquement un virage à l’ouest. La DCA est active. A peine les avions commencent à survoler les terres que les feux verts s’allument et tous le monde sautent dans le noir total, grisé de brouillard.

Le Serial 5 saute à 4 heures 30 entre 600 et 1000 pieds. Due à des erreurs de navigation et du brouillard, ils atterrissent à 12 miles de la DZ. Le Major Cooper commandant du 463rd PFAB s’est fracturé la cheville durant le saut. La zone est occupé par des forces ennemis : 2 batteries côtière, une batterie anti aérienne, et deux garnisons de troupes du IV./GR 765 (dont un d’un Ost-Bataillon composé de Polonais, d’Arméniens et des Azebaijannais) l’une se trouvant à la citadelle de Saint-Tropez et l’autre à l‘hôtel Latitude 43.

Plus de 300 parachutistes se retrouvent dans la région de Saint-Tropez. Un avion largue même son stick au-dessus de la mer, il n’y a aucun survivant et la Baker Company vient de perdre son commandant, le Captain Ralph Miller. D’autres parachutistes atterrissent dans l’eau, mais s’en sortent, comme Harvey Sutherland de B/509. Un stick du 463rd PFAB atterri également dans l’eau, mais tous s’en sortent. Les parachutistes qui ne sont pas victimes de l’erreur de parachutage atterrissent dans un rayon de 11km autour de la DZ C. Le Captain Jess Walls et la totalité de sa Charlie Company sont largués près de la côte, dans les bois et les collines avoisinant le quartier Bellevue-Sainte Anne situé en périphérie de Saint-Tropez.

« Le 3rd platoon a été scindé en deux avions, j’étais le jumpmaster dans l’un, tandis que mon assistant platoon leader, le Lt. Nick Martinez était dans l’autre avion. Lorsque nous nous sommes approchés de la côte française, le voyant rouge s’est allumé annonçant le signal de se préparer. J’ai donné l’ordre “Stand up and hook up”, puis “check equipment and sound off for equipment check” et finalement “stand in the door.” Je me tenais à la porte en espérant reconnaître certaines caractéristiques du terrain, mais je ne voyais que des nuages. Le feu vert s’est allumé comme signal pour le saut. Je n’ai pas sauté, j’attendais de voir autre chose que des nuages. Après 10 ou 15 secondes, quelqu’un a dit « Lieutenant, le voyant vert est allumé, nous devons y aller. » J’ai dit « OK, allons-y. » et j’ai sauter. Il faisait encore nuit et j’ai mis un moment avant de toucher le sol. Je pense qu’ils nous ont laissés à près de 2000 pieds au lieu de 700. J’ai atterri dans un vignoble, un atterrissage en douceur, mais j’étais à plat sur le dos.

J’ai essayé de décrocher mon harnais, mais c’était tellement serré que je n’ai pas pu le faire et je ne pouvais pas l’enlever de mon dos. Je suis arrivé à la poche de mon couteau et j’ai trouvé mon couteau de poche anglais et coupé mon harnais. Juste à ce moment là un coup de feu retentit et j’ai laisser tomber mon couteau. Un de mes hommes en avait abattu un autre parce qu’il avait oublié le mot de passe. Heureusement, la blessure n’était pas très grave, mais c’était un mauvais cas de nervosité de la gâchette.
Quand l’aube a commencé à se lever, nous avons vu que nous étions près de la mer à proximité de Saint-Tropez. Le Captain Bing Miller, le commandant de la B Company avait apparemment sauté dans la mer et avec l’ensemble de son stick. On ne les a jamais retrouvés. Je pense fermement que mon réflexe a pu sauver mon stick. »

Souvenir du 1st Lt. Edward “Mike” R. Reuter – Baker Company, 509th Parachute Infantry Battalion

 

Le résistant René Girard de Saint-Tropez est réveiller lorsqu’il entend les bruits d’avion. Immédiatement, il envoi l’un de ses hommes prendre contact avec les parachutistes. Quelques un des résistants tel que Girard sont conduit au parachutiste le plus gradé du secteur : Capt. Jesse Walls. Walls demande immédiatement où il se trouve. Girard répond “St. Tropez”. Le Lt. Raymond Ruyffalaere qui parle couramment français demande à Girard à combien de distance se trouvent-ils du Muy. Le Français donne la distance en kilomètre, et c’est une longue distance. Il dit également qu’il n’y a pas de route directement reliant St-Tropez au Muy. Ainsi, Walls abandonne l’idée de rejoindre Le Muy et préfère rester ici afin de causer un maximum de dommage aux allemands.

 Matin du Jour-J, personnel de commandement de la compagnie Baker aux abors de Saint-Tropez. De gauche à droite : Sgt. Robert B. Bensley, 1st Lt. Arthur W. Oldham (Mortar Platoon Leader) 1st Lt. Gilbert B. Knupp et Lt. John H. Sorrells.

Matin du Jour-J, personnel de commandement de la compagnie Baker aux abors de Saint-Tropez. De gauche à droite : Sgt. Robert B. Bensley, 1st Lt. Arthur W. Oldham (Mortar Platoon Leader) 1st Lt. Gilbert B. Knupp et Lt. John H. Sorrells.

Marc Rainault, chef des forces Française de l’intérieur à Saint-Tropez contact le Capt. Jesse Walls juste après le parachutage et se joint au combat. Il est touché au cou, mais après avoir reçu les premiers soins, se retrouve à nouveau dans le feu de l’action.

Alors qu’il rassemble ses troupes, Walls est rejoins par Ferris Knight de la B Company et un squad sur la colline Belle Isnarde. De là, ils peuvent voir les troupes de débarquement. Knight dit que Miller a été largué dans la Méditerranée avec tout son stick. Walls prend alors le commandement des troupes largués sur Saint-Tropez. C’est alors le 1st Lt. Leslie D. Winship qui prend le commandement de la B Company.

Girard dit qu’il y a deux groupes principaux à Saint-Tropez. Le plus grand se trouve dans la citadelle, l’autre groupe est à l’opposé de la ville à l’hôtel Latitude 43. Girard dit à Walls que la citadelle serait le plus dur à prendre et d’en faire sa priorité. Il lui propose de commencé les hostilités le plus tôt possible.
Mais Walls a deux gros problèmes. Le premier est qu’il a très peu d’homme avec lui, il pensait pouvoir avoir plus d’une compagnie. Le second problème est qu’il n’a pas d’armes lourdes. Deux batteries du 463rd PFAB sont censées avoir sauter avec lui. Mais le Major Vincent Garrett, Battalion S-3 du 463rd a du mal à localiser ses canons et leurs munitions. Finalement, il localise un de ses canons et l’assemble.

À 6 heures du matin, une formidable déflagration suivie d’explosions en chaîne ébranle l’atmosphère. Les allemands en garnison à Saint-Tropez, ont reçu l’ordre de détruire les installations portuaire de la cité.

Une poignée d’hommes des B et C Batteries du 463rd PFAB sous les ordres du Lt. Saunders combattent l’infanterie trois batteries côtières infligeant de lourdes pertes et en capturant de nombreux prisonniers. Le Major Garrett, fait mouvement au nord-ouest vers une position à Saint Tropez avec une équipe de pièce de la B Battery où il tire à bout portant sur deux casemates ennemies. Cet unique obusier de 75mm, sous le feu nourri des mitrailleuses et des armes légères ennemis tire deux obus sur chacun des 3 bunkers, forçant l’ennemi à se rendre.

Avec cet appui, Walls décide d’aider les français et de donner l’assaut sur la ville. Il envoi quelques hommes en avant du gros des troupes afin de localiser les emplacements où se trouve les allemands que Girard lui a donné. Les informations que ce dernier lui a donné sont fiables, mais il pourrait y avoir quelques allemands errants dans la ville.

Avant le débarquement de la 3rd Infantry Division, il est impératif au 509th Combat Team de Saint-tropez de manifester leur présence en évitant toutefois de révéler leurs positions aux troupes allemandes. Ils parviennent à s’identifier en déployant des panneaux de toile orange en formant un “US” confectionné à l’aide de voilure de parachute de container déployé sur terrain à découvert. Entre 5 heures 50 et 7 heures 30, ils subissent le bombardement aérien et naval précédent l’assaut de la 3rd Infantry Division sur la plage de Pampelonne.

Une patrouille de la B Battery du 463rd est envoyée en direction de la plage pour essayer de prendre contact avec les forces amphibies. Voyant qu’aucun débarquement n’avait encore eu lieu, ils rejoignent une patrouille de la C Battery et attaquent un bastion de troupes ennemies qui couvre les plages où doit avoir lieu le débarquement amphibie de la 3rd Infantry Division. Après que deux ennemis aient été tués, le reste (environ 90 allemands) se rendent.

À 8 heures 30 la colonne de parachutistes entre dans la ville et se sépare en deux, l’une va à l’ouest et l’autre vers l’est dans les rues de la ville. Ceux à l’est progressent prudemment, ils peuvent être confrontés aux allemands à n’importe quel moment. Ceux rencontrés sont totalement surpris et essayent de s’enfuir, les parachutistes répliquant. Très peu réussissent à s’enfuir.

Peu de temps après, les parachutistes sont en vue de la citadelle et voient des mitrailleuses pointés dans leur direction qui commencent à leur tirer dessus : la bataille pour la libération de Saint-Tropez avait commencé. La citadelle est une structure militaire entourée d’épais mur, vieux de 400 ans, séparée des premières maisons du village par un terrain escarpé et découvert.

Les parachutistes tentent d’assaillir la citadelle mais prennent rapidement conscience qu’il y a un trop grand espace à parcourir, sans aucune couverture et trop de mitrailleuse pointé dans leur direction.
De plus ils manquent de puissance de feu pour déloger les troupes ennemis de leurs positions, étant donné qu’aucune des batteries du 463rd PFAB n’ont put être localisée. À partir de 15 heures 30, ils reçoivent les renforts du 15th Regimental Combat Team (3rd Infantry Division) débarqué sur la plage de Pampelonne.

Le Pvt. Winifred Eason de la Baker Company s’entretient avec des partisants dont Marc Rainault chef du groupe de résistance des Maures à Saint-Tropez sur la place de la ville. Au centre, portant un morceau de parachute d’un de ses libérateurs se tient Mademoiselle Nicole Celebonovitch;

Le Pvt. Winifred Eason de la Baker Company s’entretient avec des partisants dont Marc Rainault chef du groupe de résistance des Maures à Saint-Tropez sur la place de la ville. Au centre, portant un morceau de parachute d’un de ses libérateurs se tient Mademoiselle Nicole Celebonovitch;

Aux environs de 16h30 les paras se replient progressivement vers la colline en dehors du village où les conditions de défenses sont bien plus favorables. A 17h, pensant que ses assaillants se replient afin de permettre à l’US Navy de bombarder la citadelle le commandant de la citadelle ordonne que des drapeaux blanc soient déployés sur les remparts.

C’est le squad du Sergent Boggs Collins du 3rd Platoon, C Company est celui qui accepte la reddition des occupants de la citadelle. Collins est un “Nazi-fighter” qui n’a aucune sympathie envers les allemands et pour lui, accepter les exigences du vaincu n’est pas primordial. Le commandant allemand se met à sortir de la citadelle brandissant un drapeau blanc et Collins se met à sa rencontre. L’allemand lui dit : « Je ne me rendrais pas à un sergent. Amenez-moi votre officier commandant. » Furieux, Collins lui enfonce le canon de sa Thompson dans l’estomac. « Le voila ton officier, juste ici ! Tu n’as peut-être pas l’intention de te rendre à moi, mais tu ferais bien de te rendre à ceci ! » Ceci encourage 60 autres Allemands à rejoindre leur commandant.

Des parachutistes de la Baker Company casernés dans l’hôtel l’Ensoleillé à Saint-Tropez. Deboût de gauche à droite : Justus F. Patrick – non identifié – Kambrick, Larry J. Ducote, Phillip K. Nachefski. Assis au milieu : George Mann et Moscatello. Assis à l’avant : Nizinsky et le Cpl. Hilton.

À la fin de la journée, les américains font 190 prisonniers allemands et les parachutistes déplorent trois tués et plusieurs blessés. Seulement quelques éléments du 463rd PFAB participent réellement aux combats dans Saint Tropez. Les artilleurs comptent deux tués et une dizaine de blessés.

Marc Rainault chef des FFI à Saint-Tropez se vit attribué la Silver Star pour son action le Jour J.