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La mort de Joe O’Brien – Fox Company, 517th PIR

La mort de Joe O’Brien – Fox Company, 517th PIR

En mai 2019, je publiais mon tout premier ouvrage « The 517’s Gang » sur l’histoire du 517th Parachute Regimental Combat Team.

J’écrivais notamment comment un parachutiste avait été sauvagement tué par les Allemands au château des Serres, sur la commune du Muy. Des amis à moi (operation-dragoon.com) m’ont rapidement signalé que ce parachutiste n’avait pas été tué là, mais au domaine de Clastron (ou château de Clastron). Déçu et pensant commettre une grossière erreur alors que l’information était connue depuis des années, je décidais d’y faire une mise-à-jour dans la prochaine version du livre. Cette information a donc été changé dans la version anglaise (publiée en février 2020) et l’histoire tragique de Joe O’Brien apparaît donc dans le chapitre de La Motte.

Cette information provient justement du Cpl. Harold Roberts, du Headquarters Platoon de la 596th Parachute Combat Engineer Company. Roberts est le témoin de la – soit-disante – mort d’Obrien. Il écrit justement avoir atterri en face du château de Clastron et s’être retrouvé sous les tirs ennemis d’une mitrailleuse. Lors d’une accalmie, il voit comment les Allemands se déchaînent sur un homme toujours vivant empêtré dans son parachute. Son histoire ne raconte pas quel est le nom de ce parachutiste. Au fil des années, ce soldat s’est révélé être le Pvt. Joseph E. O’Brien de la F Company du 517th PIR, porté disparu pendant plusieurs jours avant de retrouver son corps.

Harold Roberts

Le Cpl. Harold Roberts de la 596th Parachute Combat Engineer Company atterrit en face du château de Clastron.

Dans les années 90, deux amis accueillaient le vétéran Gareth L. Davis de la F Company. Gary Davis était l’un des meilleurs amis de Joe O’Brien et n’a su (ou pas) que longtemps après – selon les histoires racontées à l’époque – ce qui était arrivé à son ami. Il savait qu’il avait été porté disparu.

Aujourd’hui, selon un nouveau témoignage recueillit, le décès de Joe O’Brien serait tout autre.

Le Jour J, le Pvt. Steven G. Erickson de la F Company saute dans la pénombre avec la majorité de sa compagnie au nord du Muy. La DZ est manquée, mais l’objectif de sa compagnie est de libérer le village de La Motte. Dans la nuit, en essayant de se regrouper, il fait la rencontre de Joe Cook et de Joe O’Brien. Ce dernier est bien en vie et a réussi à se détacher de son parachute.

En pensant se diriger vers le nord, la boussole de nos trois hommes fonctionne mal et ils se dirigent malencontreusement vers le sud et l’agglomération du Muy. Steve Erickson raconte alors : « Joe O’Brian m’a chuchoté : « Juste une minute. » Je pense qu’il s’est dit qu’il y avait des GIs à proximité. Je ne pense pas que ce soit vrai. Mais il s’est approché, à environ 5 mètres de distance, et tout d’un coup une mitraillette a tiré. […] Je savais que c’était une arme allemande. Je pense que ce qui s’est passé, il a chuchoté ou dit le mot de passe, qui je crois était « Layfayette ». Dès qu’il a dit cela, ou indiqué qu’il était américain, ou qu’ils ont pensé qu’il l’était, les Allemands l’ont abattu. […] Petit à petit, j’ai entendu Joe se traîner jusqu’à moi. Il est arrivé jusqu’à moi, et il n’a pas eu à me dire qu’il avait été abattu. Je ne pouvais pas voir la blessure. Joe O’Brian souffrait terriblement. Il avait reçu trois ou quatre balles dans le ventre. […] »

Le Pvt. Joe O’Brien est mortellement blessé au matin du 15 août au nord de l’agglomération du Muy.

Par peur, Joe Cook fuit par le chemin qu’ils ont empruntés plus tôt, laissant Erickson et O’Brien seul. Erickson lui administre alors de la morphine qui atténue la douleur.

Les deux comparses se trouvent juste à côté de la rivière Nartuby. Erickson dit alors à Joe : « Je vais remonter la rivière, trouver des gars, et nous reviendrons et te chercher. C’était mon intention. « D’accord, » il a dit. À présent, il se sentait bien, car la morphine avait fait disparaître la douleur. »

Erickson se retrouve alors face au château des Serres. Il trouve un bâtiment adjacent proche de la rivière pensant pouvoir passé par son sous-sol afin que les Allemands ne le voient pas. Découvert, les Allemands lui lance des grenades, mais les Britanniques du 4th Para Battalion dont c’est l’objectif, attaquent. À l’extérieur, la bataille fait rage. Erickson est ‘délivré’ du sous-sol par les paras britanniques qui lui expliquent qu’ils ont trouvé son ami Joe O’Brien et qu’ils l’ont emmené dans un hôpital de campagne. C’est probablement la raison pourquoi il a été porté disparu par sa compagnie.

Plus tard, Erickson, toujours sans nouvelle de sa compagnie, part pour l’hôpital de campagne que les britanniques lui ont indiqué : « Nous avons trouvé l’hôpital de campagne, car les troupes britanniques m’avaient dit que c’était là qu’ils l’avaient emmené. Mais quand nous sommes arrivés là-bas, Joe O’Brian était mort. »

Pour revenir au témoignage de Harold Roberts, qui était donc ce parachutiste malmené – et très probablement tué – dans cet arbre du domaine de Clastron ? Seul l’histoire nous le dira.

Pour conclure, Joe O’Brien ne semble ni avoir été tué au château des Serres, ni au château de Clastron.

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